« Extrait du discours du Président de la République de Côte-d’Ivoire, 30/05/2012, Assemblées annuelles de la BAD »

L’Afrique dans le nouveau paysage mondial économique se présente avec ses défis et opportunités. Un nouveau monde est en train de naitre, avec l’arrivée de nouvelles puissances sur la scène internationale et le rôle primordial des pays émergents dans les échanges internationaux. La carte des nouveaux rapports se dessine sous nos yeux et appelle à plus grand regard vers les pays en voie de développement.

Après l’afro pessimisme nous sommes à l’heure de l’afro optimisme et l’on entend dire que Les Lions d’Afrique sont entrain de poursuivre Les Tigres Asiatiques, bien devant Les Lamas d’Amérique Latine et le Moyen Orient, en prise avec les retombées de la révolution du jasmin.

L’Afrique subsaharienne a  maintenu un taux de croissance moyen  entre 5 et 6 %  dans la dernière décennie, malgré les crises à répétition qu’ont connues les  Etats Unis d’Amérique et   l’Union Européenne. Ce fut du jamais vu dans l’histoire de notre continent.

Ce taux  de croissance place l’Afrique derrière  l’Asie et devant toutes les autres régions du monde.  En termes de croissance, un  grand nombre de nos pays figurent  parmi les pays les plus dynamiques au monde. Globalement, selon les experts du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale, les perspectives  à moyen terme pour  notre continent demeurent favorables.  Toutefois, il faut noter certains problèmes à régler notamment la montée de l’insécurité dans certains pays comme le Mali, la Guinée-Bissau et la Somalie.

Malgré les risques de dégradation de la situation en Europe, le tableau global pour l’Afrique subsaharienne, est devenu plus encourageant que pour les autres régions du monde, notamment l’Europe et l’Amérique du Nord. Cela tient en partie aux caractéristiques suivantes, que beaucoup de nos pays ont en commun avec les pays émergents :

  • une urbanisation rapide,
  • la montée d’une classe moyenne significative qui aurait dépassée celle de l’Inde,
  • le développement rapide des technologies de l’information et des communications, les TICs (aujourd’hui, il y aurait en Afrique plus de portables qu’aux USA et en Europe),
  • une meilleure gouvernance et un meilleur environnement des affaires,
  • des élections de plus en plus transparentes et l’émergence d’un Etat de droit, avec des institutions fortes.

Comme il y a trois décennies en Asie, l’Afrique pourrait également bénéficier pleinement des « dividendes démographiques ». La population africaine se chiffre à environ 1 milliard de personnes et pourrait atteindre les 2 milliards d’ici 2050.

Le taux d'investissement étranger a été multiplié par dix au cours de la dernière décennie notamment  en Chine, en Inde, et au Brésil. Comme ce fut le cas au début du miracle économique asiatique, il y a 25 ans, un accroissement relativement faible du taux d’investissement en Afrique peut produire des gains de productivité très élevés. Le taux de rendement des investissements en Afrique figure parmi les plus élevés au monde. Les investissements étrangers directs sont plus élevés qu’en Inde.

L’Afrique est aussi de plus en plus intégrée dans l’économie mondiale. Ses partenaires de plus en plus diversifiés ouvrent de nouvelles opportunités de développement sans précédent. De nouveaux modèles de développement plus proche des caractéristiques de nos pays voient le jour. Depuis  l’an 2000, les échanges commerciaux de l’Afrique avec le reste du Monde ont augmenté de 200%. Les échanges avec le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde et la Turquie qui ne représentaient que 1 % sont estimés aujourd’hui à plus de 30 %. Ils devraient atteindre  50 % d’ici 2030. Cette diversification a permis à une grande partie de nos pays de mieux résister aux crises successives.

Cependant, de nouveaux défis se présentent à nos pays pour  rester compétitifs, accroitre leur part de marché, et répondre aux exigences de la demande internationale.

« Extrait du discours du Président de la République de Côte-d’Ivoire, 30/05/2012, Assemblées annuelles de la BAD »